La dépendance affective est un poison • Atypikoo

Certaines personnes choisissent de ne pas s'engager dans une relation car elles craignent de souffrir de l'attachement avec leur partenaire. A quoi correspond cette peur ? S'agit-il de la crainte de la dépendance affective ? 

Il ne faut pas confondre l'attachement et la dépendance affective. Il s'agit de sont deux notions bien distinctes l'une de l'autre. On peut parfaitement être attaché à une personne sans pour autant en être dépendant :) 

Alors que l'attachement relève d'un processus sain et normal, la dépendance quant à elle relève de la toxicité, d'une mauvaise estime de soi pouvant aller jusqu'à la manipulation ... Alors ? Le dépendant affectif, victime ou bourreau ?...

Qu'est ce que la dépendance affective ?

Selon de nombreux psychiatres, la dépendance affective prend naissance dès la petite enfance. Prenons l'exemple d'un bébé qui est complètement dépendant de ses parents pour pouvoir vivre. Il suffit que l'un des parents tarde à arriver lorsque l'enfant réclame à manger, pour susciter chez lui une angoisse qui engendre cette pensée : " Je ne suis pas digne d'amour puisque l'on m'oublie. "

Il s'agit d'un exemple et il n'est pas exhaustif, mais c'est l'idée générale. Cette angoisse crée un sentiment de vide. La personne risque de chercher à combler ce vide durant toute sa vie.

La dépendance affective peut également apparaître suite à une relation toxique.

Véritable poison, la dépendance affective coupe l'individu de ses propres besoins et désirs. 

Comment reconnaître la dépendance affective ?

Combler le sentiment de vide dû à la dépendance affective

Voyons de quelle façon opère la dépendance affective sur la personne qui en souffre. Ce trouble ne fait pas partie du DSM, néanmoins il réunit des caractéristiques communes. J'aurais tendance à dire que la dépendance affective est davantage un symptôme qu'une pathologie à elle toute seule.

Le dépendant affectif : le coupable !

Bah non me diriez vous ! Le dépendant affectif est souvent une victime... Cela n'est pourtant pas si simple...

Le dépendant affectif s'inscrit dans un sentiment de culpabilité quasi permanent. Pourquoi donc ? En raison de ce sentiment de vide énoncé plus haut et la croyance de ne pas être digne d'amour. Les pensées du dépendant affectif tournent en boucle :

"Je ne mérite pas... / J'aurais dû... / Je n'ai pas fait assez... / Qu'est-ce que j'ai raté ?..."

Autrement dit, il se sent responsable de la situation.

La confiance en soi mise à mal

Le dépendant affectif manque de confiance car il n'a que très peu d'estime pour lui-même. De fait, il n'osera pas s'aventurer en terrain inconnu sans l'aide d'une tierce personne à laquelle il va se cramponner comme une huître à son rocher. Il pense constamment :

"Je n'y arriverai jamais tout seul... / Je ne suis pas capable... / Je ne peux pas..." mais aussi : "Je dois... / Il faut..."

Le dépendant affectif : manipulateur

Le dépendant affectif n'est pas blanc comme neige ! Il peut même se montrer manipulateur dans le sens où il agit dans le but d'obtenir des preuves d'amour et d'engagement de son partenaire pour combler son vide affectif. Il donne pour obtenir... Cette manipulation n'est pas perverse car elle est faite de façon totalement inconsciente. Il ne veut pas de mal à l'autre, il veut simplement son amour, son affection, un témoignage de reconnaissance. De fait, il aura tendance à devancer les désirs de l'autre, pensant par ailleurs les connaître, mais bien entendu il en attend un juste retour. En échange, l'autre devra aussi "deviner" ses désirs à lui... 

On imagine les propos d'un dépendant affectif dans ce contexte :

"Après tout ce que j'ai fait pour lui/elle, il me semble normal que... !"

Le pardon du dépendant affectif

Il pardonne tout et tout le temps parce qu'il ne veut pas se retrouver seul. Il préfère trouver mille et une excuses à son partenaire plutôt que de se confronter à nouveau à éprouver un sentiment de vide affectif.

Dans le cas où il accorde son pardon à son partenaire alors que le relation est chaotique, son entourage cherche à le mettre en garde. Pourtant, il continue de penser :

"Je l'aime... Tu ne peux pas comprendre..." ou encore "Non mais tu comprends, Il/elle souffre..." 

Tout est bon à prendre pour ne surtout pas provoquer la rupture du couple.


La dépendance affective = masochisme psychologique ?

A l'image de l'enfant qui touche une casserole bouillante et se brûle les doigts, mais continue de la toucher, le dépendant affectif a compris la source de sa souffrance mais il ne peut plus s'arrêter.

En principe, l'enfant comprend qu'il va se brûler à nouveau s'il retouche la casserole. Le dépendant affectif, quant à lui, poursuit la relation malgré les problèmes. Il est convaincu qu'il ne pourra pas trouver une autre relation, donc il reste accroché. Progressivement, son manque d'estime et sa confiance en lui s'érodent.

Dans ce contexte, un dépendant effectif qui a un haut potentiel intellectuel chercherait à comprendre les raisons qui provoquent les difficultés de la relation.


Incidences et dangers de la dépendance affective pour un HP

Le HP dépendant affectif analyse sa relation amoureuse. Il observe son partenaire. A son contact, il apprend à comprendre sa personnalité et ses réactions. Le cas échéant, il est capable de se rendre compte que son partenaire est pervers voire pervers narcissique. Dans ce contexte, il aura envie de comprendre les raisons de son comportement. Le fait d'analyser le comportement de son partenaire l'empêche souvent de remarquer que son propre comportement n'est pas sain.

Or en agissant de la sorte, il se laisse dévorer par la nocivité des sentiments. Certains surdoués sont têtus, tellement persuadés d'avoir raison, persuadés que cet autre n'est finalement pas nocif de façon consciente, persuadés qu'ils pourront "le sauver" qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils entrent dans un cercle infernal.

De plus, un haut-potentiel dépendant affectif se remettra sans arrêt en question, c'est de sa faute ! Il aurait dû mieux s'y prendre... Mieux faire... Mieux et toujours mieux car le surdoué veut "bien faire".

Tout cela n'arrange pas son fonctionnement de dépendant, au contraire cela peut même l'accentuer. D'où l'importance pour lui de savoir se remettre en question de la bonne façon. Il doit apprendre à observer la relation dans le prisme de son comportement et en comprendre les répercussions sur la relation.

 

Les mauvaises rencontres qu'engendre la dépendance affective

souffrance due à la dependance affective. L'impression de noyade dans les sentiments diffus

Le profil du dépendant affectif s'accorde à merveille avec celui d'un manipulateur pervers ou pire encore un pervers narcissique. Deux individus en souffrance qui cherchent à combler un vide, en le projetant l'un sur l'autre.

Ils forment le couple idéal pour remplir leurs besoins respectifs. La différence entre les deux réside dans le fait que l'un a conscience de souffrir et l'autre pas du tout, le manipulateur n'éprouve par ailleurs aucune culpabilité de faire souffrir son dépendant affectif puisque rien n'est jamais de sa faute. C'est donc mérité !

La relation fonctionne jusqu'à ce que le dépendant soit quasi ou totalement détruit... Réduisant à néant son estime de soi et sa confiance en lui.

Comment sortir de la dépendance affective ?

Il faut avant tout en prendre conscience. Si vous vous reconnaissez dans les formes de pensées que j'ai cité dans les paragraphes au-dessus, c'est déjà un bon début pour se diriger tranquillement vers un nouveau chemin. Un chemin qui vous appartient, le vôtre !

  • Apprendre à combler ce vide par soi-même, de toute façon ce vide qui cherche à être comblé par un partenaire ne le sera jamais. C'est une pure illusion, et la désillusion est comparable à une chute vertigineuse du haut d'un building. Les conséquences peuvent être graves et mener à une dépression.
  • Apprendre à connaître ses propres besoins et envies n'est pas chose facile quand un dépendant affectif s'est toujours mis à la disposition des autres...  Et pourtant c'est là que se trouve la clé, je dirais même le pansement de sa souffrance profonde.
  • Apprendre à prendre soin de soi, à s'aimer. S'aimer c'est aussi savoir dire non ou stop, savoir se faire respecter, apprendre à arrêter de se remettre constamment en question, ni même à se justifier.

Il est important d'apprendre à penser autrement :

"Je souffre ?" donc je dialogue !"

"Je ne suis pas entendu ? Alors je pars !"

"De quoi ai-je besoin ? J'ai besoin de comprendre ce qu'il me manque, mais ce n'est pas à mon partenaire de combler mon besoin."

La dépendance affective est-elle si nocive ?

Pour terminer cet article,  je mettrai l'accent sur le fait que le dépendant affectif peut vivre heureux. Il suffit pour cela d'avoir rencontré sur son chemin la personne qui saura prendre soin de lui. La dépendance affective s'apparente parfois à un cocon de protection. Le dépendant affectif peut apprendre à déconstruire ce cocon pour en construire un autre plus sain.

Je suis curieuse de lire  vos partages d’expérience. Vous sentez-vous concernés ? Avez-vous connu un dépendant affectif ? Comment le vivez-vous ? Ancien dépendant affectif, comment vous en êtes-vous sortis ?

Publié par stephanie

Diagnostiquée HP en juin 2018 et actuellement en reconversion professionnelle : Rédactrice Web SEO, spécialisée dans le blogging. Passionnée par l'écriture et curieuse, j'aime aussi prendre les pinceaux et l'acrylique que vous pourrez voir sur ma page facebook : Pha Nette Abstract.
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61 commentaires sur Pourquoi la dépendance affective est-elle un poison ?