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Contrairement aux idées reçues, les études scientifiques récentes tendent à montrer que les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) ne sont pas systématiquement plus malheureuses que la moyenne. La recherche contemporaine nuance largement le mythe du "génie torturé" et révèle que l'intelligence élevée peut même constituer un facteur de protection psychologique dans de nombreux cas, notamment contre certains troubles mentaux.
Cependant, cette réalité statistique ne doit pas occulter une autre vérité : posséder un cerveau fonctionnant différemment, avec une intensité et une complexité particulières, peut générer des défis psychologiques spécifiques.
Il ne s'agit donc pas de dramatiser la condition des personnes à haut potentiel, mais plutôt d'explorer les zones d'ombre que peut parfois créer une intelligence hors norme. Car si être HPI n'est pas synonyme de malheur, cela peut néanmoins s'accompagner de particularités psychologiques qu'il convient de comprendre et d'accompagner.
Chez certaines personnes à haut potentiel, le cerveau fonctionne comme un radar hypersensible qui capte et analyse chaque stimulus, chaque nuance, chaque sous-entendu. Une conversation anodine devient un puzzle complexe à décortiquer, un regard fuyant se transforme en indice d'un malaise profond, un silence prend des proportions dramatiques.
Cette hypervigilance cognitive, si elle peut être un atout dans certains contextes, devient rapidement épuisante au quotidien. Dans une perspective clinique, Gilloots décrit chez certains HPI une intensité cognitive marquée, parfois associée à une réactivité émotionnelle élevée, ce qui peut générer une surcharge mentale et relationnelle. Il ne s’agit pas d’un trait universel chez toutes les personnes à haut potentiel, mais d’une configuration possible observée en consultation psychothérapeutique. Les relations interpersonnelles se compliquent alors quand on perçoit des tensions que les autres ne voient pas, ou quand l’analyse prend le pas sur l’instant vécu.
Certaines personnes à haut potentiel peuvent développer une capacité d'analyse si poussée qu'elle mène paradoxalement à une incapacité chronique à prendre des décisions. Quand on perçoit simultanément toutes les nuances d'une situation, toutes les conséquences possibles d'un choix, tous les paramètres à prendre en compte, l'action devient presque impossible.
Le simple choix d'un restaurant peut se transformer en casse-tête existentiel : analyse des menus, comparaison des avis, évaluation de l'impact environnemental, réflexion sur les implications éthiques, anticipation des réactions des convives... Pendant que d'autres décident instinctivement, l'esprit analytique tourne en boucle, pesant
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29 commentaires sur La face cachée du haut potentiel intellectuel