L’hypersensibilité est un terme utilisé pour décrire une réaction excessive ou anormale à des stimuli normaux et qui n’entraînent pas de réactions de la part des personnes qui ne sont pas hypersensibles. Il existe plusieurs formes d’hypersensibilité, notamment l’hypersensibilité émotionnelle et l’hypersensibilité sensorielle.
L’hypersensibilité émotionnelle est un terme utilisé pour décrire une réaction excessive à des stimuli émotionnels. Les personnes concernées peuvent être plus sensibles aux émotions des autres, ainsi qu’à leurs propres émotions. Cela peut entraîner une vulnérabilité accrue aux stress, à l’anxiété et la dépression, ainsi qu’une tendance à réagir excessivement aux situations stressantes. L’hypersensibilité émotionnelle n’est pas une maladie ou un trouble mental, mais cela peut être un symptôme de troubles mentaux.
L’hypersensibilité sensorielle est un terme utilisé pour décrire une réaction excessive ou intolérable à des stimuli sensoriels. Les personnes concernées peuvent être plus sensibles aux bruits forts, aux lumières vives, à certains tissus, aux odeurs fortes, aux mouvements et aux changements de température. Cela peut entraîner de la désorientation, de l’inconfort et de l’anxiété, ainsi qu’une tendance à éviter ces situations ou certains environnements. Il est important de noter que l’hypersensibilité sensorielle est un symptôme courant dans certains troubles tels que l’autisme.
Télécharger l'imageIl peut être difficile de reconnaître l’hypersensibilité car les signes varient d’une personne à l’autre.
Cependant, voici quelques signes courants qui peuvent indiquer que vous pourriez avoir une hypersensibilité émotionnelle :
– Vous avez des difficultés à gérer vos propres émotions, colère, tristesse, anxiété, etc.
– Vous êtes très sensible aux émotions des autres et vous êtes attentif à leur état émotionnel.
– Vous avez tendance à être facilement bouleversé par des événements qui ne semblent pas perturber les autres.
– Vous avez tendance à être sensible aux critiques et aux commentaires négatifs, même s’ils sont mineurs.
– Vous avez tendance à être émotionnellement épuisé après avoir passé du temps avec des gens ou dans des situations sociales.
– Vous avez tendance à être très critique envers vous-même.
Voici quelques signes courants qui peuvent indiquer que vous pourriez avoir une hypersensibilité sensorielle :
– Vous êtes très sensible aux bruits forts, aux lumières vives, à certains tissus ou matières, aux odeurs fortes et aux mouvements, etc.
– Vous avez des difficultés à tolérer les vêtements qui ne sont pas confortables ou qui sont trop serrés.
– Vous avez tendance à être facilement déstabilisé ou désorienté par des changements de température ou d’environnement.
– Vous avez tendance à être anxieux ou agité dans des situations où il y a beaucoup de bruits, de lumières ou de mouvements.
– Vous avez tendance à éviter les endroits bruyants ou éclairés de manière excessive.
👉 Atypikoo propose un test pour identifier l’hypersensibilité
Elaine Aron a développé un questionnaire composé de 27 questions pour identifier les personnes HSP (highly sensitive person), qui est utilisé pour identifier les personnes qui ont une sensibilité accrue aux stimuli de l’environnement et aux émotions des autres.
Le test CASS « Clobert Adult Sensitivity Scale » a été développé par Nathalie Clobert et Nicolas Gauvrit. Il est composé de 29 questions. Il est utilisé pour évaluer la sensibilité émotionnelle des adultes et pour mesurer leur capacité à réagir aux émotions des autres.
Le test d'Hypersensibilité Atypikoo (AT-HPS©) est composé de 133 questions. Il permet d’évaluer l’hypersensibilité émotionnelle (hyperémotivité) et l’hypersensibilité sensorielle (hyperesthésie). Le résultat du test est accompagné d’une analyse détaillée.
On lit fréquemment que 20% à 30% de la population serait hypersensible. Il serait prudent d’observer ces résultats avec du recul.
Dans les années 90, la psychologue américaine Elaine Aron a mené une enquête sur laquelle elle s’est basée pour affirmer que 20% de la population est hypersensible.
Dans son livre « Hypersensibles mieux se comprendre pour mieux s’accepter », elle précise qu’« une enquête effectuée par téléphone auprès de 300 personnes, de toutes tranches d’âge, choisies au hasard, a révélé que 20 p. 100 d’entre elles étaient très sensibles, tandis que 22 p. 100 des autres étaient moyennement sensibles (…) 42 p. 100 des répondants se sont déclarés peu sensibles »
Il est important de préciser qu’une enquête est un sondage, et qu’il ne s’agit pas d’une étude scientifique. Les résultats des enquêtes sont intéressants pour connaître les goûts, les intérêts ou les préoccupations de la population. Il semblerait plus adapté d’opter pour une étude scientifique plutôt qu’un sondage pour identifier le pourcentage de personnes hypersensibles au sein de la population.
Par ailleurs, un panel de 300 personnes est peu représentatif. Des instituts de sondage se basent sur un panel de 1000 personnes pour communiquer les résultats de leurs enquêtes.
D’autre part, le sondage ne précise pas le type d’hypersensibilité. S’agit-il d’une hypersensibilité sensorielle ou émotionnelle ? Il serait intéressant d’en savoir davantage. Il serait également pertinent de connaître la définition de l’hypersensibilité qui a été communiquée aux personnes interrogées. Sans indication précise, les personnes interrogées font part de leur ressenti sur la façon dont elles se perçoivent « hypersensibles ». La définition peut ainsi varier d’une personne à une autre, notamment sur la distinction entre « très sensible » et « moyennement sensible ».
Enfin, il n’est pas fait mention d’une marge d’erreur dans cette enquête. Étant donné que nous ignorons la définition de l’hypersensibilité qui a été communiquée, qu’il peut s’agir d’hypersensibilité sensorielle ou émotionnelle et que le panel est peu représentatif, il serait plus prudent d’appliquer une marge d’erreur aux résultats obtenus.
En 2012, Elaine Aron publie dans une revue scientifique (« A Review in the Light of the Evolution of Biological Responsivity ») une autre estimation de la population concernée par l’hypersensibilité. Elle estime que le nombre de personnes concernées est compris entre 10 et 35% dans le panel de personnes à qui elle fait passer des entretiens.
Plus récemment, Nicolas Gauvrit a précisé que « Elaine Aron pose un pourcentage d’environ 25 %, sur la base de son expérience clinique. »
Concrètement, cela signifierait que sur 100 patients, elle constaterait que 25 patients seraient hypersensibles. Nous pouvons nous demander s’il est fiable de généraliser cette constatation issue de sa patientèle à l’ensemble de la population.
En 1918, le psychiatre allemand Ernst Kretschmer identifie l’hypersensibilité en parlant des « personnalités sensitives. » Il indique que les personnes concernées sont plus susceptibles, plus vulnérables et ont un sens moral élevé. Elles sont également perfectionnistes, autocritiques et elles doutent d’elles. Ces personnes sont aussi bienveillantes, dévouées et généreuses.
De son côté, Kazimierz Dabrowski présente sa théorie sur l’hyperstimulabilité qui concerne l’émotionnel, l’intellectuel, l’imaginatif, le sensoriel et le psychomoteur.
En 1991, la psychothérapeute américaine Elaine Aron présente sa vision de l’hypersensibilité en parlant de « highly sensitive person ». Selon elle, il s’agit d’un haut niveau de sensibilité aux stimuli extérieurs et une grande réactivité émotionnelle. Elle précise qu’il s’agit d’un trait de tempérament et non d’un trouble.
Elaine Aron est une psychologue clinicienne est une chercheuse américaine qui a développé la théorie de l’hypersensibilité hautement sensible (traduit de la notion “highly sensitive person”). Selon elle, l’hypersensibilité est une caractéristique de personnalité qui se caractérise par une sensibilité accrue aux stimuli de l’environnement, à la fois physiques et émotionnels. Cette sensibilité accrue est due, selon elle, à une réactivité plus élevée des systèmes nerveux et hormonaux, ce qui signifie que les personnes HSP sont plus réceptives aux stimuli de l’environnement et réagissent plus fortement aux émotions des autres.
Voici la liste des caractéristiques qui ont été retenues par Elaine Aron pour identifier l’hypersensibilité :
Saverio Tomasella est docteur en psychologie, chercheur et écrivain, fondateur de l’observatoire de l’ultra-sensibilité. Selon lui, l’hypersensibilité combine l’hyperesthésie et l’intensité des émotions ainsi qu’une saturation due à l’hyperstimulation et un grand sens du détail
Saverio Tomasella et Cédric Vitaly (co-auteur du livre “L’hypersensibilité pour les nuls”) identifient deux catégories de personnes hypersensibles : celles qui ressentent leur hypersensibilité comme un fardeau et celles qui la perçoivent comme une force. Ils ont nommé ces deux catégories « hypersensibilité » et « utrasensibilité ».
L’hypersensibilité est définie par la présence de ces caractéristiques :
L’ultrasensibilité est définie par la présence de ces caractéristiques :
Dans les années 1940, un psychiatre américain, Abram Kardiner, a constaté que l’hypersensibilité pouvait être provoquée par un traumatisme : accident, choc, drame…
En effet, le traumatisme perturbe à la fois la fonction d’alerte par une réaction sur l’amygdale et l’insula, ainsi que le système hormonal surtout au niveau des hormones déclenchées par le stress, puis sur le filtrage des informations effectué notamment par le thalamus. Concrètement, après un traumatisme, l’amygdale déclenche dans le corps l’état d’urgence et de survie en présence de tout ce qui rappelle le contexte du traumatisme. En parallèle, la production des hormones des personnes traumatisées est perturbée. Leur corps génère une grande quantité d’hormones de stress face aux stimuli et cela provoque une grande sensibilité, des pertes d’attention et de mémoire et des troubles du sommeil. D’autre part, après un traumatisme, le thalamus ne joue plus correctement son rôle pour filtrer les informations, par conséquent, les personnes se retrouvent en surcharge émotionnelle et sensorielle.
Les traumatismes peuvent générer une hypersensibilité passagère ou permanente mais ils n’expliquent pas systématiquement la cause de l’hypersensibilité.
👉 Pour aller plus loin : L’Hypersensibilité, une façon d’être au monde
Des études scientifiques ont mis en évidence l’existence d’une influence génétique concernant l’hypersensibilité. Une étude menée en 2021 par le chercheur Elham Assary a permis d’identifier que l’hypersensibilité était en partie héritée génétiquement. L’héritabilité de l’hypersensibilité est estimée à 47 % selon son étude.
Les personnes hypersensibles n’ont pas un cerveau différent des autres, mais ils ont des zones cérébrales qui s’activent différemment. Une étude réalisée en 2014 par une neuroscientifique (Bianca Acevedo) a mis en évidence le fait que le cerveau des personnes hypersensibles s’activait de manière plus intense dans les parties qui traitent l’empathie et l’aspect sensoriel.
D’autre part, l’insula (qui est le centre de notre propre conscience) dans le cerveau des personnes hypersensibles s’active de manière plus intense. D’autre part, le « système des neurones miroirs » des personnes hypersensibles serait plus également plus actif. Ce système permet de se représenter l’état émotionnel des autres au sein de notre cerveau. Donc a fortiori de développer des capacités d’empathie. Cela permet d’identifier les émotions ressenties par nos interlocuteurs. Enfin, le centre de la douleur des personnes hypersensibles est également plus actif.
Ces particularités neuronales mettent en évidence la grande sensibilité qui peut être ressentie mais ces particularités ne provoquent pas l’hypersensibilité.
Elaine et Arthur Aron, respectivement psychologue et professeur de psychologie à l’Université de New York, ont mené une étude sur l’empathie pour vérifier si les personnes hypersensibles étaient plus empathiques que les autres. Ils ont alors demandé à un échantillon de personnes “hypersensibles” et “non hypersensibles” selon leurs critères de regarder des photos avec des expressions de différents visages. Cette étude a permis de conclure que les personnes hypersensibles comprenaient mieux les émotions et que leur état émotionnel changeait en fonction des images.
Cette étude a été corroborée par la prise d’IRM qui a mis en évidence le fait que le cortex cingulaire et l’insula (responsables de notre conscience et de l’empathie) étaient plus actifs dans le cerveau des personnes hypersensibles.
La chercheuse Jadzia Jagiellowicz a effectué une étude en 2011 sur les capacités des personnes hypersensibles. Son étude a permis de mettre en évidence le fait que les personnes hypersensibles ont une grande activité cérébrale pour traiter des informations visuelles complexes. Cela a été vérifié grâce à l’utilisation d’un scanner. L’étude a permis de conclure que les personnes hypersensibles sont notamment capables de déceler des différences subtiles entre des images de manière plus efficace et rapide que les personnes non hypersensibles
Les personnes hypersensibles semblent avoir plus de chances d’être créatives. Une étude réalisée en 2018 par des chercheurs (David Bridges et Haline Schendan) a mis en évidence le fait qu’il existait un lien de corrélation entre la haute sensibilité et la créativité. Il a notamment été identifié que ces personnes avaient des dispositions pour percevoir les subtilités et étaient capables de créer des associations « d’idées ».
Selon le chercheur Joseph Renzulli, le haut potentiel intellectuel est composé de trois éléments : les hautes compétences intellectuelles, la créativité et la détermination. L’hypersensibilité ne fait pas partie des caractéristiques du haut potentiel.
Pourtant, la combinaison du haut potentiel et de l’hypersensibilité continue d’être véhiculée. Des études ont donc été menées par les chercheurs Nicolas Gauvrit, Sophie Brasseur et Catherine Cuche pour y voir plus clair. Ils ont ainsi pu conclure que les personnes HPI ne sont pas plus hypersensibles que les autres. Pour rappel, L’hypersensibilité est un trait de la personnalité alors que le HPI est une combinaison de facultés cognitives.
Les personnes qui ont un Trouble du Spectre Autistique peuvent avoir des sensibilités accrues à certains stimuli tels que le bruit, la lumière, les textures, les odeurs, les goûts, etc. Chaque personne autiste est unique et peut avoir des niveaux différents de sensibilité aux stimuli. Toutes les personnes qui ont un TSA ne sont pas systématiquement hypersensibles, même si une grande partie est concernée. Il est important de préciser que des personnes qui ont un TSA peuvent au contraire être hyposensible, c’est-à-dire qu’elles ne réagissent pas aux stimuli.
Le HPE n’a pas de définition scientifique et officielle. Pour certains, il s’agit d’un terme synonyme pour décrire la haute sensibilité. Pour d’autres, il s’agit d’une branche du HPI. Enfin, le terme HPE est parfois associé à une grande capacité d’empathie, etc.
Sans définition scientifique, le HPE peut être interprété de manière subjective.
Malgré l’absence de rigueur scientifique, le terme a été adopté dans le langage courant. C’est pourquoi, des chercheurs et psychologues ont proposé d’associer le HPE aux hautes compétences émotionnelles. Cela consiste à identifier ses émotions et celles des autres et être en mesure de surmonter les situations émotionnelles éprouvantes.
👉 En savoir plus sur le concept du HPE
Elke van Hoof, psychologue attachée à l’Université libre de Bruxelles, a mené une étude menée sur 1500 personnes âgées de 26 à 55 ans qui a permis de constater que les personnes hypersensibles seraient plus concernées que les autres par les risques de troubles anxieux, de dépression et de burn-out.
👉 En savoir plus sur les troubles anxieux
Il existe six émotions universelles qui sont communément partagées par les êtres humains : la joie, la colère, la tristesse, la peur, la surprise et le dégoût. Ces émotions ont été identifiées par Paul Ekman, anthropologue et psychologue américain, à partir d’une étude qu’il a menée dans différents pays du monde. Ces six émotions sont considérées comme innées et programmées génétiquement, ce qui explique leur présence dans toutes les cultures humaines, malgré les différences culturelles.
Il existe plusieurs moyens pour surmonter une hypersensibilité émotionnelle, voici quelques conseils :
👉 Pour aller plus loin sur la gestion de son hypersensibilité
Il existe plusieurs moyens pour surmonter une hypersensibilité sensorielle, voici quelques conseils :