Le manque de confiance en soi est une demande régulière de consultation chez les psychologues. Les personnes au profil atypique peuvent manquer de confiance en elles. Attention toutefois aux généralités, le manque de confiance en soi des personnes au profil atypique n’est pas systématique. Certaines personnes ont grandi avec un entourage leur permettant de reconnaître leurs nombreuses qualités et compétences en soutenant et en accompagnant leurs forces. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et l’expérience vécue ou ressentie conduit à une faible estime de soi (sentiment de ne pas avoir de valeur). Ce sentiment de ne pas avoir de valeur entraîne un sentiment de manque de confiance en soi, c’est-à-dire un manque en leurs capacités à entreprendre des actions ou à communiquer de façon affirmée.

Confiance en soi atypiques

Pourquoi les personnes au profil atypique peuvent-elles manquer de confiance en soi ?

L’atypisme (hypersensibilité, neurodiversité, haut potentiel intellectuel...) représente un faible pourcentage de la population. Moins nombreuses dans les différents domaines de vie (école, sport, travail...), les personnes au profil atypique se sentent généralement en décalage de la majorité des personnes qu’elles rencontrent. En minorité, elles pensent être généralement moins bien, moins intéressantes, moins intelligentes, trop différentes ou trop sensibles…

Grandir dès le plus jeune âge avec ce sentiment de décalage, ou ce sentiment d’être « différent » ou d’être le ou la « bizarre » de la famille ou « l’intrus de l’école » ou avoir vécu des situations de harcèlement, peut conduire à une dévalorisation constante et un manque de confiance en soi (confiance en ses aptitudes) pour se réaliser. Les pensées et croyances se résument alors souvent à « Je suis nul.le », « Les gens me trouvent incapable », « C’est trop stressant pour moi », « Je suis trop sensible pour eux », « Ils me trouvent bizarre ».

Ayant grandi en se sentant isolé.e, dans un groupe ou ayant vécu des situations d’exclusion pour différentes raisons (centre d’intérêts ou de raisonnements différents), les personnes au profil atypique peuvent être dépendantes de croyances négatives sur elles-mêmes. Toutes ces croyances (se sentir bon, moins efficace, moins intelligent, moins apprécié, moins intéressant ou plus sensible, plus étrange, plus bizarre que nos pairs) peuvent entraîner des conséquences sur l’image que l’on porte sur soi et modifier ses propres perceptions et représentations de ses compétences et talents.

Rappelons-nous que l’enfant et l’adolescent ont besoin de se sentir entourés et appartenir à un groupe pour favoriser leur estime d’eux-mêmes et grandir en ayant confiance en eux et en leurs compétences.

L’estime de soi est un apprentissage qui se développe et se bâtit au fil du temps mais peut également se déconstruire selon nos expériences vécues et perçues.

Si certaines personnes au profil atypique ont su trouver leur place, ce n’est pas toujours le cas pour celles qui ont vécu des périodes difficiles avec la boule au ventre dans les relations aux autres, une grande timidité, un sentiment d’exclusion ou de solitude.

Le sentiment d’appartenance est nécessaire à tout épanouissement. Il se construit peu à peu par le partage avec d’autres d’une même réalité, de mêmes valeurs ou de mêmes objectifs. Le sentiment d’appartenance aide à forger son identité, la conscience de ses valeurs et l’affirmation de soi (agir en lien avec ses besoins dans le respect de soi et des autres).

Quelles sont les conséquences d’un manque de confiance en soi ?

Le manque de confiance en soi entraîne souvent un manque d’affirmation de soi (oser agir et communiquer). Tout cela favorise le sentiment de ne pas avoir sa place. Les peurs (peur du jugement, d’être déçu.e, d’être rejeté.e ou peur de se sentir différent.e à nouveau et de nouveau exclu.e) envahissent les pensées et génèrent des émotions désagréables. Ce sont également tous ces processus cognitifs et émotionnels qui vont freiner le développement du sentiment d’appartenance, l’élan et l’engagement dans des activités et relations par manque du sentiment d’être aimé pour ce que l’on est. Ces processus modifient progressivement l’état interne de la personne fragilisant ainsi son propre jugement sur ses qualités et compétences pouvant aller jusqu’au découragement d’être soi et de s’accomplir.

La peur d’être humilié.e ou jugé.e prend le dessus sur le fait d’oser intervenir dans une conversation, ou d’agir en fonction de leurs besoins ou envies. Les personnes ont en général l’idée que leurs actions ou interventions vont être révélatrices de leurs défauts, ou de leurs manques ou différences. Elles redoutent le rejet, la critique comme une partie de ce qu’elles ont déjà vécu dans leur enfance. C’est alors un cercle vicieux de leurs pensées, émotions et comportements qui se met en place « Plus je pense que je ne vaux rien, plus je me sens mal et plus je me mets en retrait ...et plus je perds confiance en moi ».

Cette façon de réagir va rendre difficile les relations sociales à l’âge adulte ainsi que les actions vers leurs besoins ou envies. Ces personnes se déprécient et se sentent encore plus en décalage. Les peurs les inhibent progressivement. « Je ne vaux rien », « Je ne suis intéressant.e pour personne, autant que je reste chez moi », « Je ne suis capable de rien dans ma vie ».

Au fur et à mesure, les personnes vont davantage se centrer sur la façon de penser des autres et se préoccuper de ce qu’elles pourraient dire ou penser d’elles. « Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi si je fais ça ou si je dis ça ? », « Ils vont encore penser que je ne vaux rien, que j’agis toujours étrangement ». Elles oublient de se centrer sur leurs besoins et les activités qui les ressourcent. Elles modifient leurs comportements en lien avec leurs peurs du rejet : évitent le regard des autres, parlent peu ou à toute vitesse, évitent d’être remarquées, font les choses discrètement et apprennent à rester dans l’ombre. Les effets sur leurs corps et leurs émotions sont également visibles : anxiété, sentiment de panique (vertige, accélération du rythme cardiaque...), trouble anxieux, dépression... C’est alors un engrenage qui s’installe. Il est alors nécessaire de briser ce cycle infernal très frustrant et étouffant !

Mettre fin au découragement d’être soi, au sentiment de honte, à la culpabilité, à la dépression, au ressentiment ou à la colère est nécessaire pour annuler les conséquences que tout cela a pu avoir sur leur carrière professionnelle, leur projet personnel et leurs relations aux autres. Ce n’est pas chose facile mais ce n’est pas impossible !

Avoir confiance en soi et un profil atypique : c’est possible !

Oui ! Pour cela il est nécessaire de mettre à jour la connaissance de soi et de son profil atypique pour ensuite travailler sur la conscience de soi et de l’image que l’on a de soi. Le besoin de reconnaissance est primordial ! C’est mettre à jour ses nombreuses qualités et compétences, afin d’identifier ses points forts ! C’est se recentrer sur soi et sur le positif d’être soi !

Sauriez-vous répondre à ces questions : « Qu’est-ce que vous aimez en vous ? Quelles sont vos qualités ? Qu’avez-vous accompli dans votre vie, même de petit ? ».

Travaillez sur vos croyances et pensées limitantes, examinez ce qui appartient à vos schémas antérieurs et vous empêche d’aller vers ce que vous souhaitez. Mettez à jour sur un cahier ce que vous ne souhaitez plus, les pensées et actions qui vous éloignent de la personne que vous voulez être vraiment dans votre vie personnelle, professionnelle et vos relations aux autres ! Puis, définissez la direction que vous souhaitez réellement donner à votre vie et organisez les petites étapes qui mèneront à de grands épanouissements.

Identifier vos valeurs et les activités à mettre en action en modifiant vos façons d’agir et de penser. Apprenez à faire face au regard des autres. Souvenez-vous : « Les pensées des autres ne sont que leurs pensées, ce ne sont pas des faits ! » ou encore « Les pensées des autres ne sont pas vos pensées ! ». Oser être vous-même en définissant vos objectifs actuels afin de permettre de concevoir de nouvelles expériences positives.

Souvent les personnes que je rencontre en consultation me demandent : « Qui suis-je ? Comment je fonctionne ? ». Les questions que je renvoie souvent sont « Qui avez-vous envie d’être ? Quelles valeurs voulez-vous incarner ? Que voulez-vous vivre dans votre vie ? Qu’est-ce qu’il est important pour vous de réaliser ? Qu’est ce qui fait sens pour vous ? Quelles sont les actions qui vous ressourcent et donnent du sens à votre vie ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer ? »

Par la thérapie ACT (Acceptance and Commitment Therapy) issue des Thérapies Cognitives et Comportementales, basée sur l’acceptation de vos émotions et l’engagement dans des actions en lien avec vos valeurs, vous pourrez vous approcher de ce qui est important pour vous en identifiant ce qui est vraiment important dans votre vie à vivre. Ce premier état des lieux vous permettra de vous éloigner progressivement de ce que vous n’aimez pas à l’intérieur de vous pour aller ensuite vers des solutions qui vous aideront à réduire votre souffrance et à vous engager dans des actions qui ont vraiment du sens pour vous.

Développer la connaissance de soi et la conscientisation de vos besoins vous donnera davantage la possibilité de développer des actions engagées pour aller vers l’acceptation de vos particularités et de vos différences. Vous verrez que vous n’êtes pas seul.e en allant vers des actions qui vous mobilisent autour de projets communs avec d’autres. Ainsi vos besoins de sécurité et d’appartenance vous permettront d’aller plus facilement vers la réalisation de vos multiples potentiels et découvrir ou redécouvrir vos vraies valeurs !

Publié par Virginie

Psychologue depuis plus de 20 ans et formée aux Thérapies Cognitives et Comportementales et à la Thérapie ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement). Virginie Colas anime régulièrement des ateliers sur la confiance en soi et la régulation émotionnelle à destination des enfants/ados et adultes. Elle est également auteure de « Je suis haut potentiel et je vais bien » sorti en 2020 chez Enrick.B Editions.
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