A la rencontre de Birgit Peeters • Atypikoo

BONJOUR À TOUTES ET À TOUS. JE SUIS RAVI DE VOUS PARTAGER L’INTERVIEW ATYPIQUE DE BIRGIT PEETERS, REVELATRICE DE TALENTS INNES, CREATRICE D'ENTREPRISE, ET CONSULTANTE EN TELETRAVAIL

Quand avez-vous découvert que vous étiez Haut Potentiel ?

Je tiens d’abord à vous remercier pour cet interview. Je tiens ensuite à remercier chaque personne qui prend le temps d’entrer un peu dans mon monde. 

Si avec ‘découverte’ vous entendez, avoir été « bilanté » (je préfère ce mot que diagnostiqué) par un test QI, c’était en mars 2018, il y a 2 ans. J’ai pris un avion pour Amsterdam, car je suis flamande d’origine et le conseil est de passer le test dans sa propre langue. Le sujet s’est invité lorsqu’une maitresse d’école avait remarqué que ma fille Edith se comportait un peu différemment. En février 2016, je suis allée à une conférence au sujet du haut potentiel intellectuel à son école pour elle et je suis rentrée un peu impressionnée en pensant qu’on parlait également de moi. En mars 2016, une amie d’enfance est venue me visiter. Je l’ai emmenée au musée de l’Art Brut à Lausanne et dans ce lieu magique s’est créé un échange sur les HP. « Tu quoque filia ?? » Ce qui est une belle surprise à la découverte de sa propre HPAttitude, c’est qu’on redécouvre notre entourage, souvent également doté de « quelque chose en plus ». 

Avez-vous passé le test, et est-ce que cela a changé quelque chose pour vous ?

Oui, le WAIS-IV. Ce sentiment « d’imposteuse » s’est un peu atténué. Juste un peu…. Je me suis toujours sentie différente (finalement je ne sais pas si ce sentiment est commun à tout être, puisque de facto nous sommes tous et toutes différents.e.s). J’ai pu relire mon passé avec des lunettes transparentes : j’ai compris pourquoi j’étais harcelée temporairement en tant que jeune ado (meilleures notes de la classe), j’ai compris pourquoi plus tard les hommes « lambda » m’ennuyaient fortement (mes 2 grands amours étaient HP eux aussi, cela facilite). Autre moment « AHA » : quand en 2010 j’ai créé ma première entreprise Aquincum, spécialisée dans les nouvelles formes de travail, j’avais du mal à comprendre pourquoi la majorité des entreprises que je sollicitais ne voyaient pas qu’en emmenant plus de créativité dans l’organisation du travail, chaque partie pouvait en profiter ! Ce qui est marrant, c’est le souvenir de la petite Birgit, mon vœu était de savoir tout sur tout… Impossible….

J’en profite pour vous informer que dans les pays nordiques nous prenons en compte la partie « être » (en combinaison avec le test QI), par exemple avec le modèle Delphi. Je vous donne la définition de la personne HP selon ce modèle : « Le HP est une personne qui pense avec vitesse et de manière intelligente et qui sait gérer des choses complexes. Autonome, curieux.s.e et dynamique. Une personne sensible et émotionnelle, qui vit les choses intensément.  Elle ou il adore créer. »

Est-ce que vous conseillez de passer un test ?

Je pense que c’est une décision individuelle et qui suis-je pour le conseiller ou pas ? Entre 2016 et 2018 j’ai bien vécu sans faire le test, en me sentant quand même très proche des HP. Cela m’a permis de me pencher sur le sujet en lisant énormément, j’ai également relu tous mes écrits d’enfance et d’ado, relire cela avec cela en arrière-tête était une belle redécouverte de soi. Je pense que j’étais finalement convaincue « deep down inside » que ‘j’en étais « une » et dans ce sens, faire le pas vers un test est très effrayant, car « What if I am not ? » En ce qui me concerne, cela m’a fait du bien. Très rigolo d’ailleurs, car je comprends et parle 7 langues (dont 2 langues moins fortes que les autres 5 il faut le préciser) et je trouvais cela « normal ». Je ne comprenais pas qu’on n’en parle pas au moins 3… C’est le test qui m’a bien expliqué ce qui se trouve dans ma petite tête en forme d’œuf. Ce que je trouve intéressant, c’est ce constat que je me sente à l’aise à échanger avec les personnes qui ont 15 points en dessous ou au-dessus (pfff faudrait trouver des mots plus adaptés pour cela !). Donc dans le spectre des HP il y a une faune et flore étendue qui fait que l’on peut toujours se sentir à sa place et également ne pas se sentir à sa place.

Quelles sont vos spécificités en tant qu’atypique, comment le vivez-vous et comment le vit votre entourage ?

J’aime bien comprendre les choses. Je philosophe pas mal, cela peut être fatigant pour son entourage. Parfois je ne réponds pas à la question posée, je pars dans les méandres de la pensée. Quand je réponds, je le fais de différentes manières (holistique, philosophiques, les couleurs, l’ambiance). Grande soif d’apprendre. Vitesse.  Verbale surtout. Les idées fusent et dans mon imagination les choses se réalisent plus vite de ce qu’elles font en réalité. J’avais comme surnom « EnergyVitamin » et « Speedy Gonzales », la vitesse de pensée et l’aversion parfois pour la lenteur... Je vais avoir tendance à écrire des longues phrases…. Comme ici ! Je suis une HP extravertie avec une fantaisie débordante, je commence à l’accepter que maintenant. Je m’éloigne avec la progression de l’âge de mon côté rationnel (bien présent encore) pour aller envers mon ressenti, mon intuition et en écoutant mon énergie. C’est presque comme si le fait d’avoir appris et d’avoir accepté ma douance me permet de m’en libérer de plus en plus. Aujourd’hui j’ose dire que je suis une distributrice d’énergie :  avec mon entreprise GoodVibes par un service, par le Reiki avec mes mains pour les copines et moi-même. Finalement, ce n’est qu’une construction de se présenter comme on se présente, mais c’est vraiment moi. Je pense qu’avant j’étais beaucoup plus une HP (sans le savoir) « complaisante » : je voulais faire actrice de théâtre, pas ok pour les parents. Donc du droit…. Ensuite de la communication en entreprise et un DEA dans les relations internationales. Tout ce bagage un peu « formaté » ne m’a pas empêché de réaliser un rêve, partir vivre en Italie. Avec le recul je comprends en effet qu’un job en tant qu’employée dans une banque allait forcément m’ennuyer (1 an), je suis donc partie avec la fondation Prince Albert (soutien à des jeunes managers high potentiels, marrant quand j’y repense…) dans la campagne brésilienne pour accompagner une « joint-venture » Belgo-Brésilienne. La maison mère avait vu mon potentiel, mais l’exprimer dans une culture on va dire « machiste », contrer le responsable commercial avec tact et faire des suggestions qui inspirent la confiance des 2 entreprises… Un job fascinant… si on te laisse faire… ce qui n’a pas été le cas à 100 %, se rendre compte que tu as une vision, des solutions et que tout va super lentement… Je peux également rajouter que la vie en campagne brésilienne est « muito aboreccido »… Tous les weekends, les mêmes sorties dans le même bar. Des gens peu cultivés. Pas de musée, ni de bibliothèque, ni de cinéma. De nouveau, je ne savais pas que j’étais HP avec une soif d’apprendre. Au retour en Belgique, j’ai eu une proposition de gérer une PME locale dans l’affichage. Je me suis éclatée pendant 3 ans. Ensuite je suis partie jeune maman avec mes 2 bébés en Suisse où mon ex-mari avait trouvé un défi sympa. C’était inconcevable pour moi de choisir de devenir maman et puis de les laisser à une autre personne, c’est différent pour chacun.e. ce choix. J’ai donc passé 5 ans avec mes filles. De cette expérience j’ai compris que l’organisation du travail n’est pas créative du tout ! Je me suis posé la question, que puis-je proposer pour aider à changer cela ? J’ai créé Aquincum (un arrêt métro à Budapest et cela signifie, « ici ensemble »). Je me suis lancée en tant que spécialiste dans les nouvelles formes de travail. Pour moi il est évident que le « job sharing » est la solution à pas mal de défis… J’ai payé une étude à mes propres frais de « job sharing junior senior ». Ensuite j’ai promu le télétravail. Dans la gestion des âges, j’aimais beaucoup mettre en avant les éléments fédérateurs. Et à vrai vous dire… il n’a pas eu de succès commercial malgré mes efforts et interventions. En 2009 c’était trop tôt. Les RH, ils vous voient comme une menace…ou ils ne comprennent pas le sens d’évoluer (désolée si c’est ma conclusion, mais j’ai rencontré des exceptions). Les chefs d’entreprises sont le nez dans le guidon. Et je ne me suis pas positionnée comme consultante « il y a le feu », car je suis dans l’anticipation. Mais cela prend du temps, je le sais maintenant… Belle expérience et j’ai écrit et coécrit 2 livres à ce sujet. Et la semaine prochaine j’interviens pour l’Unige au sujet du télétravail. Donc ce sujet continue à me poursuivre un peu. 

Vous êtes polyglotte, vous avez appris 7 langues, pouvez-vous nous parler de cet apprentissage ?

Mon pays d’origine est le premier pas vers ce palmarès. De langue maternelle flamande, à 6 ans on apprend le français. Enfant, avec mes parents on passait 1 mois à La Napoule… Je me rappelle encore que je demandais à maman « cela veut dire quoi plonger ? » Vers 12 ans, 3 heures d’anglais par semaine à l’école. Au Nord, nous écoutons les documentaires et films en version originale et c’est souvent l’anglais. Donc on va dire que j’ai appris ces 3 langues avec facilité. Pour mes 15 ans je suis partie à Vignola, un bled sympa en Emiglia-Romagna. Une semaine chez ma tante qui était mariée à un italien. Une soif d’apprendre !!! Des cours avec elle tous les jours et une mise en pratique directe. Plus tard j’ai pris des cours d’Italien à l’école pour avoir la preuve de ma compétence. Je suis partie avec le projet Erasmus quand j’étais étudiante en droit, il y avait beaucoup d’ami.e.s allemand.e.s. Et c’est une langue qui ressemble au flamand. J’y ai connu Cristina qui m’a invité de passer un mois à Barcelone. Ce mois a suffi pour être à l’aise pour parler en espagnol et de lire un journal en espagnol. En dernier, j’ai appris le portugais brésilien, quelle belle langue ! Je suis partie au Brésil pour une mission de manager de transition/PR/com sans connaître la langue. J’ai appris sur le tas et une dame m’a donné quelques cours de grammaire. En ce moment ma fille Edith m’apprend le langage « inclusif », je fais donc attention à cela. Ensuite j’ai appris le Latin et l’ancien Grec à l’école, cela n’est pas compté dans mes 7 langues :). Et pour finir ce chapitre linguistique, la langue la plus importante pour moi aujourd’hui est ma capacité de traduire vos jeux d’enfants en une explication de ce que vous avez besoin en termes d’énergie vitale pour être heureux.s.e ! Et un jour je tenterai le Japonais. 

Pouvez-vous nous parler de votre pratique du Reiki, et ce que cela vous apporte ?

Le Reiki est une découverte assez récente. Mon amie Fabienne Sire qui pratique à Belfort m’avait dit un jour : l’avantage du Reiki est que tu peux le pratiquer sur toi-même. Je ne suis pas fan des psys, on peut laisser une partie de nos préoccupations chez eux et cela fait du bien, mais quid après ? Le Reiki fait toujours du bien, on peut le pratiquer quand on va bien et quand on a besoin de se ressourcer en énergie. J’ai fait que 2 niveaux et pour l’instant c’est ok. De cette manière je prends soin de moi. Et c’est juste incroyable de savoir qu’on a toutes et tous cette capacité énergisante dans nos propres mains. Cela me permet de sortir de ma tête, comme toute autre activité qui fait appel aux 5 sens.  Et ensuite, j’ai compris que le Japon est un pays à découvrir un jour. Tellement différent de qui je suis, je pense, « opposites attract » ! 

Vous êtes « Révélatrice des talents innés ». Pouvez-vous nous parler de votre activité professionnelle ?

Merci de me donner cette opportunité, car je suis une passionnée ! Je révèle en effet les talents innés des personnes et des équipes et ceci basés sur ce que vous aimiez jouer en tant qu’enfant. Un talent inné = je suis, votre essence. Une compétence = je peux, votre potentiel. Une compétence est apprise par une formation ou une expérience de vie. La motivation intrinsèque = je veux parce que j’aime. Surtout les HP « peuvent » beaucoup… et sont très compétent.e.s. En cours de route, ils oublient leurs vraies forces, leurs talents innés….

Si tu construis tes compétences sur ce qui est déjà présent par nature, tu vas exceller. Si tu construis tes compétences en oubliant ton énergie vitale, tu ne seras jamais à ta place. Vos Talents Innés sont les propriétés naturelles pour réaliser vos rêves réalistes et aussi la cause de vos échecs potentiels. L’ensemble de vos Talents Innéspetits, moyens et grandsmontre votre ADN authentique, original et unique afin de travailler sur les forces. Aujourd’hui adulte, un jour vous étiez enfant. L’enfant joue sans obligation ni pression de son entourage avec les choses qui font appel à sa nature et ses envies (= comportement effectif). Le caractère est “extériorisé” par son choix d’activités, jeux, jouets et intérêts. Par une analyse rationnelle et précise à quoi on aimait jouer en tant qu’enfant, les talents innés forts, moyens et petits sont expliqués. En les connaissant, vous savez où vous  prenez de l’énergie et où vous en perdez. Ainsi vous faites des choix positifs.

Pourquoi je fais ce que je fais ? Je l’explique dans un TEDX, ’The predictive power of children’s games’ :

Je suis convaincue qu’une personne qui est authentique apporte du bien à ce monde, c’est cela mon moteur. Je révèle l’authenticité et en parlant des jeux d’enfance, l’interviewé.e ne peut pas me manipuler (a contrario tout autre test qui permet déjà en avance par le type de question de savoir ce qui va sortir...). 

Ce TedX était une belle expérience. J’avais surtout soif d’informer pour aider, faire savoir au monde qu’entre 4 et 12 ans tout est là, ce ne sont que les constructions de l’école, nos parents et la société qui nous invitent à dévier de ce qui est déjà là de manière suffisante ! 

J’ai donc une double tâche : accompagner les personnes à la découverte de leurs talents innés et parler de ce sujet lors de conférences ou dans les écoles pour sensibiliser. C’est juste aberrant de constater que la moyenne des adultes est incapable de vous déclamer ses talents innés (ou au moins 3 des 23 !). Comment construire un monde meilleur si nous-mêmes ne savons pas communiquer avec des mots précis ce dont on a besoin pour être content.e ? 

J’ai récemment créé un nouveau site internet : www.goodvibesformation.com dans lequel je travaille sur 3 axes : le jeu, le travail et le succès. J’ai conçu des propositions pour un public HP, car depuis peu j’ose m’afficher HP (tout un processus… si nous continuons à nous taire nous resterons des parias dans ce monde du travail conformiste). J’habite en Haute-Savoie en France, mais mon entreprise est basée à Genève. Mes prestations s’effectuent sur place ou online via Zoom. La « Zoomification » du monde :). Mon site ancien correspond à un site « vitrine » : www.goodvibesmotivation.com

Dans mon temps libre, je consacre du temps à aider à développer Surdouessence Suisse avec des ami.e.s HP. Je n’acceptais plus le fait qu’il y a peu de propositions pour ados HP et que le HP soit « négligé.e » dans le monde du travail. Donc force de proposition, décidément ! J’ai créé un parcours pour ados HP,  avec une rencontre thématique par mois et ceci dans la nature. Ensuite j’ai créé une proposition HP au travail.  Fin juin, je reçois 6 personnes dans ce même lieu bucolique pour un stage de reconversion pro.

Enfin, j’aimerais terminer sur une question plus ludique : pouvez nous partager un film et un livre qui vous ont particulièrement touchés ?

Alors franchement, ce n’est peut-être pas très HP. Un aveu donc… J’adore regarder « The Sound of Music », j’adore Judy Andrews, la soif de liberté qu’elle démontre, la joie de vivre, cette capacité à avoir confiance en elle malgré la dure tâche d’élever des enfants qui ne sont pas sortis de ces entrailles. J’adore danser et chanter et je suis positive.  Je m’identifie un peu avec Maria. Les textes des chansons sont très fins également. La belle histoire d’amour ensuite. Bon un film parfait à mes yeux ! 

C’est impossible de me limiter à un seul livre… Le moment le plus dur de cet interview :) ! J’adore les livres de Napoléon Hill, je lis en ce moment « The law of success in 16 lessons » et c’est costaud ! « Congo » du journaliste belge David Van Reybroeck est bouleversant comme également d’autres livres sur l’histoire ou la diplomatie. Ensuite j’aime bien les lire les livres relation avec ma passion « empowerement by play ». J’ai fini un livre sur l’eau. « Born a crime » de Trevor Noah était très amusant. Et j’avoue aimer le dictionnaire. J’ai besoin de lire mes livres en version papier, le papier a une énergie particulière. J’adore donc ma bibliothèque qui représente mon chemin de vie. J’aime lire sur beaucoup de sujets différents. 

Merci de ce temps ensemble ! 

Publié par David Atypikoo

Suite à un test WAIS-IV en 2019, j'ai décidé de créer le réseau social Atypikoo pour contribuer à l'épanouissement des personnes (neuro)atypiques et leur permettre de faire des rencontres amicales et amoureuses. Passionné par la psychologie, le biohacking et la santé mentale, j'ai à cœur de transmettre mes connaissances afin d'aider les personnes qui partagent un fonctionnement singulier.
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