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Quoi de plus agaçant que quelqu’un qui affirme avec une confiance absolue des idées fausses sur un domaine où l’on est expert ? Si cela vous arrive, vous avez sûrement affaire à l’ultracrépidarianisme, la tendance que nous avons tous à parler de ce qu’on ne connaît pas. Pourquoi l’être humain tend-il à surestimer ses compétences et pourquoi sommes-nous tous un peu concernés ?
Ultracrépidarianisme : derrière ce nom barbare se cache une réalité qu’on connaît tous et toutes. Il s’agit de notre tendance à parler de ce que l’on ne connaît pas, à se sentir légitime pour donner son avis sur des sujets complexes.
Quelques exemples courants :
Le terme est complexe, il vient d’une expression latine rapportée par Pline l’Ancien. L‘histoire dit qu’un artiste grec du nom d’Apelle répondait à un cordonnier, qui jugeait hâtivement une de ses œuvres. Il lui intimait alors de rester à sa place :
« Sutor, ne supra crepidam. »
On peut traduire la phrase par « Cordonnier, pas plus haut que la chaussure ».
Mais si nous sommes tous un peu des cordonniers, comment savoir quand on peut donner son avis (éclairé ou non), ou quand on ferait mieux de se taire ? C’est toute la question, et de nombreux mécanismes sociétaux et psychologiques entrent en jeu.
Penchons-nous tout d’abord sur les raisons sociétales qui pourraient encourager ce comportement. Historiquement, le savoir a été partagé et jalousement gardé par des figures d’autorité, comme le professeur, le scientifique ou les décideurs politiques. Mais la démocratisation du savoir, et les réseaux d’information, sont passés par là depuis.
C’est globalement très positif : cela permet à chacun
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33 commentaires sur Le fléau de l’ultracrépidarianisme, la tendance à parler de ce qu’on ne connaît pas