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Imaginez découvrir, bien après l’enfance, que vos difficultés à vous concentrer, votre hypersensibilité aux sons, ou votre besoin de routines ont en fait une explication neurobiologique. De plus en plus d’adultes mettent un nom sur ces différences : autisme, TDAH, ou autres profils neuroatypiques. Ce diagnostic tardif est souvent un tournant, mêlant soulagement, validation et parfois, regrets. Que change cette révélation dans la vie personnelle et professionnelle ?

Les raisons d'un diagnostic tardif

La neuroatypicité se manifeste par des différences de fonctionnement du cerveau, qui influencent la cognition, les émotions et les comportements. Les personnes neuroatypiques perçoivent et interagissent avec le monde de manière unique, qu'il s'agisse d’une attention accrue aux détails, d’une sensibilité particulière aux stimuli, ou de schémas de pensée distinctifs.

Pour beaucoup d’adultes neuroatypiques, cette prise de conscience arrive tardivement. Les connaissances sur les troubles neurodéveloppementaux (TND) n’ont cessé de progresser ces dernières années, ce qui signifie que de nombreuses personnes, en particulier des femmes, n’ont pas été diagnostiquées pendant leur enfance. En plus des critères de diagnostic en évolution, les stéréotypes peuvent contribuer à masquer la neuroatypicité, comme l’idée que l’autisme se manifeste toujours par des comportements extrêmes ou que le TDAH est limité à l’hyperactivité.

Les attentes sociales renforcent aussi ce phénomène. Pour se conformer, de nombreux adultes adoptent inconsciemment des stratégies de camouflage (masking), effaçant leurs différences pour paraître « dans la norme ». Ce masque, souvent insoutenable sur le long terme, commence à tomber lorsque la vie amène de nouvelles responsabilités ou bouleversements, comme des changements de carrière ou l’arrivée d’un enfant. Cette remise en question entraîne alors une quête de compréhension de soi.

Les conséquences personnelles et émotionnelles

Un diagnostic tardif peut susciter un large éventail d'émotions complexes et parfois contradictoires. Pour certains, c’est une révélation qui vient expliquer des années de questionnements. Cela peut être un soulagement de découvrir que les problèmes rencontrés ne résultaient pas d’un manque d’efforts, mais d’un fonctionnement cognitif atypique. La réaction peut aussi inclure une période de deuil pour le « moi » antérieur et une relecture des choix et comportements passés.

Les recherches montrent que, pour certaines femmes diagnostiquées autistes à l'âge adulte, cette découverte peut transformer profondément l’image de soi. Dans une étude, les participantes ont partagé leur sentiment de devoir dissimuler leur singularité pendant des années pour se conformer aux attentes sociales. Ce masque est souvent difficile à maintenir et s'effrite avec le temps. Le diagnostic tardif leur a permis de « revivre leur vie sous un nouveau prisme », passant de l’autocritique à une meilleure compassion envers elles-mêmes.

Cette nouvelle « identité neuroatypique » amène bien souvent une relecture de son passé. Des expériences autrefois perçues comme des échecs ou des problèmes relationnels peuvent être revisitées sous un nouvel éclairage, avec plus de compréhension pour soi. Cette introspection permet également de revoir ses attentes, tant personnelles que professionnelles, et d’envisager de nouvelles solutions pratiques pour le futur.

Impact sur les relations personnelles et professionnelles

La découverte de sa neuroatypicité peut avoir des répercussions significatives sur les relations. Sur le plan personnel, elle nécessite parfois des conversations délicates avec les proches, pour clarifier des comportements ou des particularités mal interprétés jusque-là. Sur le plan professionnel, certains choisissent de partager leur neuroatypicité, espérant plus de compréhension et d’ajustements adaptés. Cependant, il peut aussi y avoir une crainte des jugements, rappelant l’importance d’un environnement inclusif.

Bénéfices et défis d’une découverte tardive

Découvrir sa neuroatypicité à l’âge adulte peut être libérateur. Beaucoup ressentent un soulagement, car les problèmes vécus prennent enfin sens. Ce diagnostic permet aussi de mieux cerner les talents associés à leur profil : certaines personnes autistes, par exemple, possèdent une grande attention aux détails, tandis que les personnes TDAH peuvent exceller dans des environnements dynamiques où leur capacité d’hyperfocus devient un atout.

Cette prise de conscience offre également l’accès à des ressources adaptées, qu'il s'agisse de thérapies cognitivo-comportementales, de communautés de soutien, ou d’outils pour faciliter le quotidien.

Malgré ses bénéfices, une découverte tardive apporte aussi son lot de difficultés. La stigmatisation de la neuroatypicité persiste, et les adultes neuroatypiques font souvent face à des incompréhensions ou des préjugés. Trouver des professionnels spécialisés peut être difficile, et ce diagnostic retardé complique l’accès au soutien, surtout lorsque des ajustements du quotidien sont nécessaires.

Ressources pour les neuroatypiques

La découverte de sa neuroatypicité peut être à la fois libératrice et déroutante. Heureusement, des ressources et des réseaux de soutien existent pour accompagner les adultes dans ce parcours. Ces ressources offrent des espaces pour échanger, trouver des conseils pratiques, et rencontrer des personnes partageant le même vécu. Parmi ces initiatives, on retrouve Atypikoo, le premier réseau social spécifiquement conçu pour les personnes neuroatypiques. Créé pour favoriser les échanges dans un environnement inclusif, il offre aux membres un espace bienveillant où se sentir compris et soutenus.

Des associations jouent aussi un rôle clé pour sensibiliser, informer, et défendre les droits des neuroatypiques. Parmi les plus reconnues, on trouve :

Autisme France : Association reconnue d’utilité publique, elle représente environ 9 000 familles à travers plus de 100 associations membres et partenaires. Autisme France milite pour le droit à un diagnostic fiable, des interventions éducatives validées scientifiquement et un accompagnement tout au long de la vie des personnes autistes.

HyperSupers - TDAH France : Créée en 2002, cette association aide les familles, adultes et enfants concernés par le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Elle propose des informations, des formations, des groupes de soutien et milite pour une meilleure reconnaissance et prise en charge du TDAH en France.

Fédération Française des DYS (FFDys) : Cette fédération regroupe des associations dédiées aux troubles spécifiques du langage et des apprentissages, tels que la dyslexie, la dyspraxie, la dysphasie, etc. Elle offre des ressources, organise des événements de sensibilisation et soutient les personnes "dys" et leurs familles dans leur parcours.

Conclusion

Découvrir sa neuroatypicité à l'âge adulte est une expérience transformatrice, malgré les obstacles que cela peut comporter. Cette prise de conscience peut devenir une clé pour mieux comprendre et accepter ses différences, ouvrant la voie à une vie plus en harmonie avec soi-même. C’est une démarche qui demande du courage, de la bienveillance envers soi, et souvent le soutien de communautés partageant des expériences similaires.

Publié par David Atypikoo

Suite à un test WAIS-IV en 2019, j'ai décidé de créer le réseau social Atypikoo pour contribuer à l'épanouissement des personnes (neuro)atypiques et leur permettre de faire des rencontres amicales et amoureuses. Passionné par la psychologie, le biohacking et la santé mentale, j'ai à cœur de transmettre mes connaissances afin d'aider les personnes qui partagent un fonctionnement singulier.
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