Le Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement complexe. Aujourd’hui, on estime que 2 à 3 % d’adultes ont un TDAH et que 80 % ne sont pas diagnostiqués. Beaucoup de stéréotypes existent autour du TDAH, et il est facile de penser que cela ne nous concerne pas quand on a l’image de l’enfant s’agitant partout même si l’on présente des signes. Cela pourrait expliquer la prévalence très importante de personnes non-diagnostiquées, et il semble aujourd’hui important de faire le point sur ce fonctionnement neuroatypique afin de savoir si l’on peut être concerné ou non en tant qu’adulte.
Le DSM 5 identifie aujourd’hui deux grandes caractéristiques du TDAH :
Concernant l’inattention que l’on retrouve dans le TDAH, nous pouvons retrouver plusieurs signes comme :
Concernant l’hyperactivité et l’impulsivité, nous pouvons retrouver :
Nous pouvons distinguer aujourd’hui trois différents types de TDAH :
Les adultes présentant un TDAH de type inattentif manifesteront majoritairement, comme son nom l’indique, des signes d’inattention. On retrouve chez les personnes concernées :
D’autres personnes présenteront un TDAH de type hyperactif, c’est-à-dire avec des signes majoritairement associés à l’hyperactivité et à l’impulsivité. On retrouve chez ces adultes :
Enfin, les personnes concernées par le TDAH pourront aussi très bien présenter un TDAH de type combiné, c’est-à-dire présentant des signes d’inattention tout comme des signes d’hyperactivité et d’impulsivité. Cette forme est la plus fréquente tant chez l’enfant que chez l’adulte, même si l’hyperactivité peut être plus facilement masquée à l’âge l’adulte. Elle peut aussi se manifester davantage sur le plan mental que sur le plan physique, et un adulte ayant un TDAH de type combiné peut ainsi penser beaucoup et rapidement sans être très agité physiquement pour autant.
Le diagnostic du TDAH peut être posé par un psychiatre ou un neurologue étant formé à ce trouble. Une évaluation psychologique, avec des questionnaires et des tests, est la plupart du temps utilisée pour identifier les symptômes associés au TDAH.
La démarche diagnostique, comme pour d’autres formes de neuroatypie telles que l’autisme, est souvent longue et périlleuse. Comme nous l’avons vu précédemment, il peut être très difficile de trouver un médecin étant spécialisé dans ce domaine, ce qui est déjà une source importante de découragement. Par ailleurs, l’attente est souvent très longue : il existe des structures spécialisées dans l’évaluation du TDAH, mais l’attente pour avoir un premier rendez-vous peut être de plusieurs années, ce qui peut être problématique pour les personnes souhaitant obtenir un diagnostic rapidement.
Par ailleurs, il existe beaucoup de comorbidités associées au TDAH qui peuvent considérablement ralentir la démarche diagnostique. L’anxiété, la dépression ou même d’autres formes de neuroatypie comme l’autisme peuvent ainsi masquer le TDAH, le rendant alors beaucoup plus difficile à diagnostiquer. Par exemple, l’inattention présentée par un adulte avec un TDAH pourra être associée à l’anxiété ou à la dépression, car c’est aussi quelque chose que l’on peut retrouver dans ces pathologies. Si l’adulte avec un TDAH présente plusieurs comorbidités associées à son trouble, il pourra alors être difficile pour lui de trouver un professionnel qui pourra le repérer et ainsi poser le diagnostic du TDAH.
Comme nous l’avons vu, le TDAH fait l’objet de nombreux stéréotypes et cela peut être un frein particulièrement important pour les adultes souhaitant s’engager dans une démarche diagnostique. Peu de médecins sont aujourd’hui formés au TDAH et ont souvent eux-mêmes ces stéréotypes, et la peur de ne pas être compris ou de ne pas être pris au sérieux font alors partie des appréhensions que peuvent connaître les adultes concernés. L’entourage peut également avoir un impact important sur la question de la légitimité du diagnostic : si nos proches nous répètent sans cesse que l’on ne peut pas avoir de TDAH parce que l’on est un adulte ou que l’on ne bouge pas dans tous les sens, on peut finir par penser que demander un diagnostic n’est pas légitime et donc abandonner cette idée, même si cela aurait pu être très bénéfique pour nous.
Le TDAH est donc aujourd’hui assez difficile à diagnostiquer à l’âge adulte aujourd’hui en France, tant à cause du manque de formation des médecins que des stéréotypes autour de ce trouble aujourd’hui. Il pourrait alors être bon de sensibiliser davantage sur ce fonctionnement, non seulement afin qu’un plus grand nombre de professionnels puissent diagnostiquer les adultes concernés, mais également que cela soit davantage pris au sérieux dans notre société aujourd’hui.
14 commentaires sur Comment savoir si l’on a un TDAH à l’âge adulte ?