Si 15 à 20 % de la population serait concernée par la neuroatypie, la question de leur santé mentale est peu mise en avant alors que les deux sont étroitement liées. Pour donner un exemple, entre 65 % et 89 % des personnes avec un TDAH présenteraient au moins un autre trouble psychiatrique associé, alors que seulement une personne sur huit dans le monde souffrirait de troubles mentaux dans la population générale selon l’OMS. Ces statistiques montrent l’importance d’aborder la santé mentale des personnes neuroatypiques et de trouver des solutions adaptées.

Nous explorerons dans cet article les différentes formes de neuroatypie et leurs manifestations avant d’exposer les difficultés qu’elles impliquent, puis nous présenterons des solutions adaptées pour mieux les vivre et ainsi préserver sa santé mentale en tant que personne neuroatypique.

Les différentes formes de neuroatypie

Le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA)

Le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) est un trouble du neurodéveloppement caractérisé, selon le DSM 5, par deux grands traits :

  • les déficits dans la communication et les interactions sociales ;
  • le caractère répétitif et restreint des comportements et des intérêts.

L’autisme étant un spectre, ses manifestations varient grandement d’un individu à un autre. Une personne avec un TSA peut ainsi connaître de grandes difficultés dans les interactions sociales tout en étant très autonome dans sa vie, tandis qu’une autre personne concernée par l’autisme peut avoir besoin de beaucoup de soutien tout en ayant des relations sociales significatives.

Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH)

Le DSM 5 identifie deux grandes caractéristiques du Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) :

  • l’inattention ;
  • l’hyperactivité et l’impulsivité.

Le TDAH, comme le TSA, se manifeste de façon très variable selon les individus : certains présenteront uniquement ou majoritairement des signes d’inattention (TDAH de type inattentif), des signes d’hyperactivité (TDAH de type hyperactif) ou les deux (TDAH de type combiné).

Les troubles dys

Les troubles dys désignent un ensemble de troubles des apprentissages, tels que :

  • la dyspraxie : difficulté de coordination des mouvements ;
  • la dyslexie : difficulté d’apprentissage de la lecture ;
  • la dysphasie : difficulté de compréhension et d’expression orale de mots ;
  • la dyscalculie : difficulté de compréhension des calculs.

Les troubles dys impactent certaines compétences spécifiques qui n’affectent pas l’intelligence ou la motivation mais nécessitent tout de même un accompagnement adapté.

Les difficultés des personnes neuroatypiques

Les difficultés sociales

Les interactions sociales sont souvent source de difficultés importantes pour les personnes neuroatypiques. Ces difficultés peuvent se manifester de façon différente selon le fonctionnement de la personne :

  • Une personne avec un TSA a souvent du mal à comprendre les codes sociaux, à décoder l’implicite ou à savoir à quel moment parler dans un groupe.
  • Une personne avec un TDAH a souvent tendance à parler très vite et à couper la parole ou ne pas être attentive à ce que dit son interlocuteur.
  • Une personne avec une dysphasie, en raison de ses difficultés d’expression, peut avoir besoin de beaucoup de temps pour exprimer sa pensée envers d’autres personnes.

Les difficultés psychologiques

Les personnes neuroatypiques ont bien souvent affaire à des troubles psychologiques qui seront alors considérés comme des comorbidités associées à leur neuroatypie. On retrouve parmi ces troubles :

  • L’anxiété généralisée : La personne ressent une inquiétude excessive et persistante qui interfère avec ses activités dans la vie quotidienne.
  • L’anxiété sociale : La personne ressent une peur intense du regard et du jugement de l’autre, ce qui est directement lié aux difficultés sociales.
  • La dépression : La personne ressent une profonde tristesse, avec une perte d’intérêt pour ses activités habituelles et une fatigue constante.
  • Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : La personne est sujette à des pensées obsessionnelles angoissantes associées à des compulsions (lavage, vérification…) afin de réduire l’angoisse associée à ces pensées.
  • Les troubles du comportement alimentaire (TCA) : La personne est excessivement préoccupée par son poids et son image corporelle, ce qui se traduit par des comportements dysfonctionnels comme la restriction d’aliments (anorexie) ou des comportements compensatoires (boulimie).

Les difficultés sensorielles

Une autre difficulté que connaissent souvent les personnes neuroatypiques est l’hypersensibilité sensorielle : elles sont souvent en difficulté dans des environnements où les stimulations sensorielles sont très importantes. C’est par exemple le cas des discothèques où le bruit et la lumière très forts peuvent facilement les surcharger et les épuiser. Un environnement calme est donc souvent plus adapté pour les personnes neuroatypiques, que cela soit dans leur vie personnelle ou professionnelle.

Préserver sa santé mentale quand on est neuroatypique

Trouver ses propres solutions

De nombreuses solutions existent pour faire face aux difficultés que connaissent les personnes neuroatypiques, et chacun pourra trouver les méthodes qui lui correspondent le mieux. On peut trouver parmi ces méthodes :

  • La méditation : En apprenant à être attentif à ce que l’on ressent sans jugement, la méditation peut être d’une grande aide pour faire face aux difficultés émotionnelles que connaissent les personnes neuroatypiques.
  • La respiration profonde : Des exercices de respiration profonde, comme la cohérence cardiaque ou la respiration abdominale, sont particulièrement efficaces pour calmer les crises d’angoisse que connaissent certaines personnes neuroatypiques avec un trouble anxieux.
  • L’activité physique : L’activité physique, qu’elle soit intense ou modérée, est une excellente façon de diminuer son anxiété et d’améliorer son humeur pour les personnes neuroatypiques ayant des troubles psychologiques.
  • La création artistique : En exprimant et en transformant les émotions, la création artistique sous toutes ses formes (écriture, peinture, musique…) est aussi une façon saine de faire face aux difficultés psychologiques vécues par les personnes neuroatypiques.
  • Les moments de pause : Les environnements sociaux ou stimulants sur le plan sensoriel sont souvent très fatigants pour les personnes neuroatypiques. En s’accordant des moments de pause, par exemple en s’isolant quelques heures dans un endroit calme et tranquille, la personne neuroatypique pourra retrouver l’énergie nécessaire pour répondre à ses obligations dans sa vie professionnelle et personnelle.

Bénéficier d’un soutien adapté

Hormis les solutions individuelles, bénéficier d’un soutien adapté est également essentiel pour les personnes neuroatypiques vivant avec des problèmes de santé mentale. La psychothérapie, ou plus simplement le partage des émotions avec des personnes de confiance, est en ce sens indispensable pour les personnes neuroatypiques ayant des difficultés psychologiques, sensorielles ou sociales, car cela permet d’avoir un espace pour s’exprimer tout en ayant la possibilité d’être guidé pour mieux faire face à ces difficultés.

Conclusion : mieux comprendre sa neuroatypie pour mieux l’accepter

Les difficultés auxquelles doivent faire face les personnes neuroatypiques sont multiples et variées, qu’elles soient d’ordre psychologique, sensoriel ou social. C’est en reconnaissant ces spécificités et en mettant en place des solutions adaptées qu’il est possible de mieux vivre sa neuroatypie et ainsi préserver sa santé mentale.

Que ce soit à travers des solutions individuelles ou un soutien adapté, il est essentiel que chaque personne neuroatypique trouve les outils qui lui conviennent le mieux afin de faire face aux difficultés émotionnelles qu’elle rencontre. Un environnement bienveillant, que cela soit sur le plan personnel ou professionnel, est également essentiel pour que les personnes neuroatypiques puissent mieux vivre leurs particularités et prévenir la souffrance psychologique.

Comprendre sa neuroatypie permet de s’accepter soi-même, de mieux vivre avec son propre fonctionnement et de trouver des solutions adaptées en conséquence, et c’est donc grâce à cette compréhension que la santé mentale des personnes neuroatypiques pourra être préservée et favoriser leur épanouissement.

Publié par Martin

Passionné de psychologie et de spiritualité, je suis rédacteur web indépendant et j’aspire à mettre mes qualités d’écriture au service des autres. Je souhaite également sensibiliser sur l’hypersensibilité et la neuroatypie qui sont des sujets me concernant personnellement.
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8 commentaires sur Neuroatypie et santé mentale : comprendre et mieux vivre ses difficultés